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11/11/2014

Algérie ----> France : 300 000 visas

D'abord l'article de métamag évoqué dans une note précédente.

Une seconde partie de la note, creusera un rien les conséquences (évidentes) de cette augmentation de visas de circulation

I) La demande de Laurent Fabius

|=> Algérie - > France de plus en plus de visas

L'ambassadeur de France en Algérie l'a confirmé : plus de 300 000 visas seront attribués aux Algériens avant fin 2014. C'est un des objectifs que l'ambassade de France en Algérie s'est fixé.

Bernard Emié, ambassadeur et haut représentant de la France en Algérie, parle ainsi d'une croissance significative du nombre de visas attribués aux Algériens : «Le nombre de visas attribués a connu une croissance significative avec 210 000 délivrés en 2013. La hausse va se poursuivre en 2014 avec probablement plus de 300 000 visas délivrés ». De fait, 75% des demandes reçoivent maintenant une réponse positive dans les trois consulats généraux français en Algérie. L'Ambassadeur insiste sur le fait que la France a « consenti des efforts importants ces dernières années dans trois domaines, pour faciliter toujours davantage la mobilité des personnes ».

Les domaines en question se rapportent, en premier lieu, au traitement personnalisé des demandes de visa émises par certaines catégories professionnelles telles que les journalistes, les avocats, les médecins ainsi que les employés des institutions et des entreprises. Le deuxième progrès important concerne la durée de validité des visas de court séjour. « A la demande de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, nous accordons depuis un an un nombre croissant de visas de circulation, qui représentent à présent près de 50% du total des visas attribués, et qui permettent de se rendre régulièrement en France et dans l'espace Schengen sur une période de plusieurs années, sans être obligés de demander un nouveau visa», explique l'ambassadeur de France dans un entretien à l'Agence algérienne d'information, APS.

Il confirme aussi que les services du consulat de France font face à une augmentation très importante de demandes de l'ordre de 35%. «Nous sommes ainsi passés entre l'automne 2013 et le printemps 2014, pour le seul consulat général d'Alger, de 900 à 1.200 dossiers traités par jour. J'ai donné instruction pour que nous poursuivions dans ce sens, avec un objectif de 1.500 dossiers traités par jour d'ici la fin 2014. L'objectif est simple : permettre davantage d'échanges humains entre nos deux pays pour favoriser nos échanges économiques, culturels et touristiques», a encore indiqué Bernard Emié.

Concernant les relations bilatérales tissées entre l'Algérie et la France, le diplômate fait aussi savoir que le développement des relations économiques est au cœur de sa mission. «Renforcer notre partenariat est pour nous une priorité stratégique. Nous sommes déjà le deuxième partenaire économique de l'Algérie avec des échanges s'élevant à 10 milliards d'Euros en 2013. Nous sommes le premier investisseur hors hydrocarbures et le premier employeur étranger. (...) Mon ambition - je ne suis pas sûr d'y parvenir mais j'y travaillerai sans relâche -est que nous redevenions le premier partenaire économique dans tous les domaines», a-t-il déclaré.

Enfin, son Excellence Emié a évoqué bien sûr la réunion du Comité mixte économique algéro-français (Comefa) qui se réunira ce 10 novembre prochain à Oran en présence du Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et des ministres français Laurent Fabius et Emmanuel Macron en charge respectivement des Affaires étrangères et de l'Economie. La tenue de la réunion du Comefa ce 10 novembre sera aussi l'occasion de procéder à l'inauguration de l'usine de production de véhicules Renault sis à Oued Tlelat mais la réunion d'Oran préparera aussi la deuxième réunion du comité intergouvernemental de haut niveau prévue début décembre à Paris. Cette rencontre sera co-présidée par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et son homologue français Manuel Valls.

Quant à la coopération dans la lutte antiterroriste, elle n'aurait jamais été aussi bonne entre Paris et Alger malgré de nombreux couacs lors de l'affaire Gourdel dont certains points restent pour les Algériens comme pour les Français encore très obscurs"

Michel Lhomme le 09/11/2014

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II) Analyse des conséquences de l'augmentation des visas

|=> Rapport Européen des Migrations

C'est long à ouvrir, copieux à vomir, mais fort intéressant.
Le dégoût commence en page 46, mais ce qui nous intéresse, est en page 50



"4.1.5 Analyse des statistiques

"Au vu de ces deux tableaux, on constate une diminution sensible entre 2004 et 2010,
notamment à partir de 2007 (- 13 % entre 2006 et 2007), du nombre de titres de séjour délivrés à des ressortissants algériens, puisqu’ils passent de 34 300 environ en 2004 à 24 300 environ en 2010.
C’est l’immigration familiale qui est la plus affectée par cette diminution du nombre de titres de séjour délivrés (- 38 % entre 2004 et 2010).
On observe entre ces deux dates une évolution similaire du nombre de visas demandés, passant de 368 706 en 2004 à 200 829 en 2010, ainsi que du nombre de visas délivrés, passant de 162 774 en 2004 à 137 051 en 2010. Une partie de la baisse de la demande de visas adressée aux consulats de France en Algérie peut s’expliquer par l’augmentation du taux de visas de circulation. En effet, le pourcentage de visas de circulation par rapport aux visas de court séjour passe de 17 % en 2003 à 23 % en 2010, ce qui représente une hausse non négligeable.

C’est l’immigration familiale qui est également la plus affectée par cette diminution. Les ressortissants algériens ne sont pas tenus d’avoir un visa de long séjour pour le rapprochement familial, à la différence du cas général depuis 2006. Aussi, le nombre de visas de long séjour reste relativement stable au cours de la période considérée alors que celui des visas de court séjour est en diminution sensible (- 20 % entre 2004 et 2010).

L'accord franco-algérien évoqué plus haut ne prévoit pas explicitement que les bénéficiaires de l'accord doivent obtenir un visa de long séjour (D) pour séjourner en France plus de 90 jours puisqu'une entrée régulière suffit pour solliciter un titre de séjour
. En 2010, les visas nationaux (visas D) représentaient 8 % du nombre total de visas délivrés.

Ces visas sont délivrés au titre du regroupement familial (3 181), des études en France (5 074) et de l'établissement professionnel (269). Conformément aux termes de l'accord bilatéral, les conjoints algériens de ressortissants français se voient délivrer des visas de court séjour établissement (6 904 visas en 2010).

L'Algérie, pour la France, est un pays qui présente un fort risque migratoire. Les statistiques 2010 montrent en effet que le taux de refus est de 31 %, ce qui reste très élevé.

Le fort taux de refus de visas pour les Algériens est étroitement lié au risque migratoire dont les critères d’évaluation reposent sur l’âge du demandeur, son insertion professionnelle en Algérie, ses ressources propres et ses demandes antérieures de visas.
Selon un article publié par RFI13, une partie de ces refus s'explique par la fraude présumée aux soins. L’ambassadeur de France à Alger révèle qu’à l’occasion d’une réunion de la commission mixte algéro-française de Sécurité sociale, ce phénomène avait été constaté : « La partie algérienne a découvert qu’il y avait effectivement d’énormes créances hospitalières françaises, de l’Assistance publique de Paris, de Lyon, de Marseille, etc., vis-à-vis d’individus privés algériens, qui, sous couvert de visites familiales, vont en réalité se faire soigner en France ; et les hôpitaux français cherchent légitimement à se faire payer ».


« La politique de visas entre la France et l’Algérie en question », article de RFI publié le 13 juillet 2010,

|=> Politique de Visas entre France et Algérie

Etude du REM – La politique des visas en tant que canal de migration

L’autre motif de refus de visa réside dans la suspicion de fraude migratoire. Toujours selon l’article publié par RFI, le consul général de France à Alger, a indiqué être saisi régulièrement par les préfectures françaises au sujet de demande de titres séjour présentées par des algériens entrés en France avec des visas de court séjour."




Etonnant que dans un document aussi méticuleux sur les chiffres des visas (tableaux à l'unité près), les fraudes, et l'immigration illégale proportion de visas accordés (même plus besoin de visas long séjour en plus), ne soient eux, pas du tout chiffrés? Non, ceci n'est pas destiné à être spécialement su.

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